Résumé :
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Depuis les travaux originaux sur les consultations thérapeutiques et thérapies brèves parents-bébé, la réflexion sur l'intervention précoce s'est dirigée vers les situations cliniques complexes qui ne rentrent pas dans le cadre stricto sensu des psychothérapies conjointes. Il a fallu alors progressivement inventer d'autres formes d'intervention pour des situations que l'on définira volontiers comme atypiques. Il s'agit souvent de parents présentant des troubles graves de la personnalité de type narcissique ou borderline. Ces troubles exposent le bébé dès la naissance à des négligences graves de leurs besoins, à des distorsions relationnelles et à des violences psychologiques retentissant sur leur développement précoce. Si bien des cliniciens se sont penchés sur les conséquences du fonctionnement pathologique parental sur le bébé, on a décrit moins souvent le dispositif institutionnel thérapeutique que ces situations requièrent. La complexité du fonctionnement psychique de ces parents interroge à plusieurs niveaux les espaces thérapeutiques. Seul un cadre alliant souplesse et disponibilité, dans un travail de co-construction mené conjointement par plusieurs thérapeutes, peut permettre l'établissement du lien mère-enfant. Nous illustrerons ce travail à travers un cas clinique suivi de la grossesse jusqu'aux 3 ans et 5 mois de l'enfant. Nous en décrirons les moments significatifs en montrant comment le cadre thérapeutique institutionnel, espace à la fois contenant et organisateur, a pu accompagner cette dyade mère-enfant. Dans un deuxième temps, nous décrirons plus en détail les particularités d'une psychothérapie mère-enfant atypique. Notre pratique clinique nous a appris qu'un dispositif de soins et d'interventions thérapeutiques plurifocal est nécessaire face aux situations cliniques atypiques. [résumé d'éditeur]
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