Résumé :
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Nous décrivons tout d'abord deux modes de relations pathologiques à autrui: l'expérience maniaque et l'expérience mélancolique, en nous centrant sur leurs composantes intersubjective et temporelle, en cherchant à circonscrire leur mode de relation interindividuelle, la pathologie de la relation jouant le rôle d'un miroir grossissant du déficit relationnel en jeu. Ici, le langage épouse les attendus descriptifs de la phénoménologie transcendantale husserlienne réinvestie par L. Binswanger (jusque dans la mise au jour de ses limites); dans un second temps, nous nous intéressons à deux pratiques thérapeutiques (psychanalyse, psychiatrie d'urgence), qui conduisent à redéfinir la qualité de la relation à autrui, à savoir sa dimension éthique, en termes, d'une part, de présence dans l'instant et, d'autre part, de singularité de la rencontre. Nous faisons appel à un langage qui implique et engage le thérapeute dans ce qu'il observe, le fait 'résonner', un langage expressif fondé sur l'affect, langage bien mis en lumière par M. Henry, E. Levinas, et repris à sa manière par le psychiatre belge Mony Elkaïm; enfin, nous nous attachons à cerner les composantes d'une anthropologie de la relation qui met au centre la qualité apophatique de cette dernière, et ce, à travers deux plans principaux: 1) l'ouverture infinie de l'espace du lien (en termes classiques: la liberté); 2) l'inconditionnalité radicale de ce lien (en termes moraux: la confiance). C'est là qu'émerge la qualité relationnelle d'une prise de parole antinomique. [résumé d'éditeur]
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