Résumé :
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Au Sénégal, les phénomènes d'agressions sexuelles ont connu une certaine recrudescence liée soit à une fréquence accrue, soit à une médiatisation outrancière. Cependant, les désastres psychologiques font des ravages parmi les victimes du fait de la tendance de certaines familles à passer le phénomène sous silence par crainte de la stigmatisation sociale ou au nom du maintien de la cohésion familiale. Nous rapportons l'observation d'une femme mariée de 47 ans, victime de viol par le fils de son employeur. Sa famille, qui lui a recommandé de se taire, interprète les phénomènes de reviviscence traumatique comme relevant de la magie et de l'ensorcellement, justifiant un recours à la médecine traditionnelle sans succès. Ses troubles s'aggravent de deux tentatives de suicide et de troubles psychopathologiques d'allure schizophrénique. L'hospitalisation a été l'enjeu thérapeutique essentiel par une mise à distance de son époux dont la cohabitation a représenté un des facteurs de chronicisation des troubles inhérents à l'agression sexuelle malgré un traitement ambulatoire bien conduit. [résumé d'auteur]
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