Résumé :
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La thématique du care, c'est-à-dire du ' prendre soin ' ou de ' l'attention portée à autrui ', a fait l'objet d'un intérêt renouvelé en sciences sociales et en philosophie (morale et politique), initié par les travaux de Carol Gilligan : celle-ci, contestant dans une perspective féministe certains présupposés de la psychologie du développement moral, a caractérisé une ' éthique du care ' et soutenu qu'elle doit être reconnue comme ayant une valeur équivalente aux éthiques dominantes (kantiennes ou utilitaristes), dont elle constitue sinon une alternative, du moins un complément nécessaire. À partir de cette revendication d'inspiration initialement féministe, s'est développée une diversité de recherches sur l'activité de caring, travaux qui débordent très largement le champ des pratiques médicales. Dans le champ médical cependant, où le care se distingue de cure, du soin curatif, dont il est un complément nécessaire, le développement d'une théorisation du care et de ce qu'il recouvre n'est pas sans incidence sur la conception des soins (de leur organisation, de leur évaluation, de leur enseignement) et des formes différenciées qu'ils doivent prendre aux divers stades de la prise en charge. Nous nous interrogerons plus spécifiquement sur les implications de cette spécification du care en psychiatrie. [résumé d'éditeur]
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