Résumé :
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À l'heure de la LOLF, un service comme celui de l'Inspection générale des finances (IGF) consacre l'essentiel de son travail à l'évaluation des per?formances de politiques, d'organismes ou de procédures publiques. Ses méthodes traditionnelles d'intervention ne l'ont pas desservi dans une telle démarche, mais l'organisation de l'IGF a néanmoins été amenée à évoluer significativement pour s'adapter à ce métier en expansion. Ces travaux ne répondent certes pas aux « canons » académiques de l'évaluation, mais leurs limites tiennent moins aux modalités d'intervention ou au positionne?ment d'un corps d'inspection qu'aux ambiguïtés des objectifs assignés à la démarche évaluative et à ses difficultés intrinsèques et interrogent l'usage fait de cette démarche de façon générale. Il est fréquent dans les travaux académiques sur l'évaluation des politiques publiques d'opposer l'approche de l'évaluation scientifique et celle des inspections ministérielles et intermi?nistérielles : celles-ci s'intéresseraient davantage à la vérification de l'ap?plication des procédures et des politiques décidées et seraient moins bien armées pour évaluer objectivement leurs performances. Ce jugement, qui comporte sa part de vérité, mérite néanmoins d'être quelque peu nuancé, à la lumière de l'expérience récente d'une inspection particulière, l'Inspection générale des finances qui consacre aujourd'hui l'essentiel de ses forces de travail à l'évaluation des performances publiques, sous des formes diverses. L'IGF a dû en conséquence faire évoluer ses méthodes et son organisation. Si ses travaux présentent d'incontestables limites par rapport aux canons de l'évaluation idéale, ces limites sont assez largement partagées et interro?gent la démarche évaluative elle-même et l'usage qui peut en être pratiqué. [résumé d'auteur]
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