Résumé :
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On observe souvent que la sexualité des adolescents est devenue précoce, surtout dans ses premières phases, mais également éphémère et passagère, basée plus sur le fait d'agir et d'expérimenter des sensations que de construire des relations sentimentales. Dans cette manifestation de l'adolescence actuelle et dans d'autres, le recours à la sensation au détriment de la relation est prédominant : le sentir s'est substitué au penser. On peut ainsi approfondir davantage le sens des entailles que certains patients s'infligent et qui sont liées, dans les formes plus sévères, au sentiment d'une identité inconsistante ou à un grave conflit identitaire dont la turbulence trouve un répit momentané grâce à l'« enveloppe de souffrance » qui est infligée. Il s'agit, bien sûr, de remèdes extrêmes qui permettent toutefois, en entaillant la peau, de rétablir certaines de ses fonctions psychologiques primitives, telles que le sens des frontières du corps et du Moi et le « sentiment d'être intact et cohésif ». Le recours à de tels symptômes a comme effet la reconstruction de cette fonction de « liaison de différentes catégories de sensations dans un espace sensoriel commun » dont le patient n'a pas pu bénéficier à cause de l'échec du couple des parents et de la famille, précisément à ce niveau. Toutes les mutations actuelles de la forme de la famille attaquent le sens de l'identité et encouragent les changements de comportement plus superficiels, qui de façon erronée ou « adhésive » peuvent soutenir le soi et offrir un semblant de peau. [résumé d'auteur]
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