Résumé :
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La conception théorique de la schizophrénie en psychiatrie traditionnelle a systématiquement négligé la notion d'inhibition, lui préférant celle de déficit. La dissociation (Spaltung) de Bleuler aurait pu ouvrir vers une autre conception du « déficit » schizophrénique, mais le malentendu avec les conceptions psychanalytiques n'a pas permis l'exploitation de cette ouverture. La plus récente théorisation de la psychopathologie de la schizophrénie en termes de « positif » et de « négatif » représente un retour aux conceptions défectologiques, car elle ignore le rapport dialectique entre ces deux termes. En psychopathologie psychanalytique, une certaine conception de la destructivité et de la pulsion de mort, si elle ne tient pas compte de la dimension relationnelle et contre-transférentielle de ces notions, risque de reproduire la conception « déficitaire » sous des termes nouveaux. Une hypothèse de l'inhibition dans la schizophrénie est proposée en tant qu'inhibition de l'agir, à partir d'une discussion du désinvestissement des représentations de chose au profit des représentations de mot dans cette pathologie [résumé d'éditeur]
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