Résumé :
|
Les schizophrénies représentent une entité clinique dont la définition et la prise en charge ont été soumises à controverse au cours de l'histoire de la psychiatrie. L'apparition des neuroleptiques atypiques a suscité beaucoup d'espoir quant à l'amélioration de la prise en charge médicamenteuse des schizophrénies. Leur utilisation en Côte d'Ivoire date d'une décennie. L'objectif de notre étude était d'évaluer la prise en charge médicamenteuse des schizophrènes sous neuroleptiques atypiques au service d'hygiène mentale d'Abidjan. Il ressort de cette étude les observations suivantes : une faible proportion (27,1 %) de prescriptions des neuroleptiques atypiques (Nla) en général, une prédominance de la prescription des Nla en monothérapie (21,8 %), les neuroleptiques classiques (Nlc) étaient les plus prescrits (57,2 %) en association avec la bithérapie (halopéridol et chlorpromazine) qui représentait 34,5 % des prescriptions. Par ailleurs, 21,8 % des sujets avaient présenté des effets secondaires cliniques. Cette proportion était de 17,2 % pour les sujets sous Nla qui avaient présenté essentiellement une prise de poids, de 14,3 % chez les sujets ayant utilisé l'association Nla et Nlc contre 23,7 % pour les sujets sous Nlc qui avaient présenté des effets neurologiques (30,4 %), psychiques (47,8 %), 79,3 % des patients sous Nla, 68 % des patients sous Nlc et 100 % des patients utilisant l'association Nla et Nlc avaient répondu favorablement au traitement au décours du premier mois de son instauration. On notait un meilleur taux de réinsertion professionnelle chez les patients sous Nla (48,3 %) et sous association Nla et Nlc (42,9 %), contre 32 % chez les patients sous Nlc. Bien qu'encourageants, ces résultats suscitent une réflexion plus approfondie sur l'usage des neuroleptiques atypiques en pratique psychiatrique ivoirienne par la réalisation d'études multicentriques .[résumé d'auteur]
|