Résumé :
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Contemporaine de la naissance de la psychiatrie moderne française, l'étude des pratiques sur le corps propre ou celui d'autrui a été inaugurée par Philippe Pinel dès la fin du XVIII e siècle. Constituant en partie sa manie sans délire, cette réalité clinique a été abordée par la suite par divers auteurs, dont principalement Jean-Étienne Dominique Esquirol, Charles Lasègue ou Paul Guiraud. Mais il aura fallu l'enseignement de Jacques Lacan afin de pouvoir examiner ces pratiques à la lumière des liens entre le sujet et l'objet. Ces liens invitent donc à reconsidérer la variété phénoménologique de ces pratiques qui regroupent aussi bien les mutilations, les prélèvements que les coupures sur le corps propre du sujet ou sur celui d'autrui et à se distinguer des perspectives sociales et judiciaires. En effet, nous faisons valoir l'existence dans certains cas cliniques d'une logique sous-jacente, indexée non pas sur la localisation de l'acte mais plutôt sur l'objet lui-même, encombrant alors le sujet psychotique. Dans le passage à l'acte, le sujet fait à nouveau l'impasse de l'autre dans la mesure où il tente de faire advenir dans le réel la castration primitivement refusée. Que ces pratiques soient exercées sur le sujet lui-même ou sur un semblable, l'acte vise en définitive à la sauvegarde de sa propre subjectivité. [résumé d'auteur]
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