Résumé :
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La recherche de facteurs de risque suicidaire permet de définir des populations à risque. Elle ne donne pas au clinicien d'informations sur l'éventualité imminente d'un passage à l'acte. Des instruments psychométriques cherchent à aider le thérapeute dans cette démarche. Parmi ceux-ci, on peut citer l'échelle d'évaluation du risque suicidaire RSD. Son inclusion dans une étude de prévention des récidives dépressives à long terme montre une validité concourante satisfaisante de la RSD avec les items « suicide » de la MADRS ( = 0,79 ; p = 0,0001) et de l'échelle Hamilton-dépression ( = 0,70 ; p = 0,0001) et moins satisfaisante avec le degré de dépression évalué par le score global de la MADRS ( = 0,40 ; p = 0,0001). Le suivi à court terme sous traitement démontre la sensibilité de la RSD qui s'améliore plus rapidement que la MADRS. Ceci pose certaines questions par rapport à l'augmentation du risque suicidaire décrite dans la littérature pour certains antidépresseurs. Le suivi à moyen terme permet de tester la validité prédictive de la RSD. Il confirme un niveau de risque suicidaire aggravé à partir d'un score de 7, avec le décès par suicide de 2 patients parmi les 15 qui avaient lors de leur inclusion un score entre 7 et 10 à la RSD. En revanche, aucun suicide, ni aucune tentative de passage à l'acte n'ont été à déplorer, sur les 18 mois de suivi, dans le groupe témoin des 88 patients pour lesquels la RSD était inférieure ou égale à 6 à J0 (p = 0,02 au test exact de Fisher).[résumé d'auteur]
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