Résumé :
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La potentialité d'interactions médicamenteuses entre psychotropes chez des patients souffrant de pathologie mentale est très importante en pratique courante. Elle peut être du fait de la présence d'une ou de comorbidités psychiatriques, du traitement des effets secondaires médicamenteux pour obtenir une majoration de l'effet thérapeutique, pour traiter des maladies somatiques concomitantes, etc. Ces inter-actions peuvent être d'ordre pharmacodynamique oupharmacocinétique. En pratique clinique courante, les benzodiazépines (BZD) sont souvent coprescrites avec les antidépresseurs dans le traitement des troubles dépressifs. Toutefois, il n'a pas été montré de manière robuste l'efficacité de cette coprescription comparée à un traitement antidépresseur seul et par ailleurs, il n'y a pas de rationnel justifiant précisément la co-prescription d'une BZD. Cependant, l'anxiété est souvent associée à la dépression et un anxiolytique est souvent coprescrit. Mais, c'est quasiment systématiquement une BZD qui est associée à l'antidépresseur. De plus, les BZD n'ont pas d'effets antidépresseurs et nous n'avons pas vraiment d'arguments forts pour ou contre cette association thérapeutique. Nous avons recherché l'éventualité d'une interaction pharmacodynamique entre les anxiolytiques, comme les BZD et les antidépresseurs, pouvant se traduire par un antagonisme de l'effet de l'antidépresseur. Il est en effet connu que les BZD diminuent la transmission sérotoninergique. Ainsi il peut être suggéré que l'association d'une BZD à un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine ne soit pas recommandée. Ce papier fait la revue des effets possibles de l'association entre antidépresseur et BZD, in vitro, in vivo et surtout sur le plan clinique. Nous avons recherché dans différentes bases de données (entre 1970 et 2005), puis comparé chez des sujets adultes souffrant de troubles dépressifs, les effets d'un traitement antidépresseur seul versus un traitement en association avec une BZD.[résumé d'auteur]
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