Résumé :
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En 1945, Jean Cocteau (1889-1963) réalisait un film La Belle et la bête où Jean Marais jouait la bête au prix d'un mémorable maquillage au visage et aux mains.Or au même moment et au même endroit, une crise d'eczéma violente rongea le poète. L'irruption en miroir de l'eczéma invite à considérer une possible dimension psychosomatique du symptôme. Nous interrogerons le savoir du poète sur sa dermatose à partir du Journal du film qu'il tint, et de la lecture de l'expérience de Pavlov par Jacques Lacan approchant l'inconscient freudien. L'insolite position du poète dans le monde littéraire découvre alors une corrélation imprévue avec la nature de son symptôme. Création et symptôme, à sembler captifs de l'imaginaire jusqu'au mimétisme, invitent à considérer le statut du savoir dans la chaîne signifiante et de l'écrit comme suppléance dont résulterait une jouissance singulière décisive chez ce type de malade. Un jeu poétique entre lettre et signature semble commander chez Cocteau une quête du nom où l'étrange tonalité mystique de ces patients attentifs à ce que Lacan nomme énigmatiquement «la signature des choses» s'en trouve éclairée. Si l'Autre, en position de réel, recèle la vérité, la mise à mal d'un sujet interdit de savoir justifierait la difficulté d'insertion dans un transfert.[résumé d'auteur]
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