Résumé :
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Nous nous proposons d'interroger dans ce travail la possibilité de l'étude des énoncés d'enfants autistes dans la ligne des premières remarques de Kanner éclairé par les apports de la linguistique et de Lacan. En ne prenant pas le langage côté communication, mais en se centrant sur une théorie de l'énonciation, nous recherchons les possibilités de manifestations subjectives chez l'enfant autiste et les conditions de leur survenue. Nous partons de l'hypothèse qu'il existe un sujet autiste, mais qu'il ne peut occuper une position subjective qui s'inscrirait dans un acte de parole, une énonciation. En tenant compte de cette difficulté, il s'agirait alors, pour le clinicien, d'associer le sujet à un acte d'énonciation à prendre à son compte pour signifier ce que l'enfant rencontre. Freud avait une approche clinique ancrée dans le langage, qui apportait une avancée sur la place du mot dans la clinique psychanalytique. Plus tard Saussure, Benveniste et Chomsky nous apporteront l'éclairage de la linguistique qui manquait à Freud. Lacan, en forgeant sa 'linguisterie', a conjoint ces différents apports. Dans ses quelques remarques sur l'autisme, il nous fournit des éléments qui croisent l'apport de Kanner. La traduction récente d'un inédit de Kanner nous permet une nouvelle approche de la question. Nous constatons ainsi les conditions à un accès possible au langage pour ces enfants, qui ne se résume pas à un simple usage de communication, mais permet à un sujet de s'inscrire dans le monde.[résumé d'auteur]
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