Résumé :
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La thèse de Pierre Janet (1889), souvent présentée de manière restrictive sous l'angle de la psychopathologie, est ici replacée dans son contexte et dans sa portée problématique. Pierre Janet (1859-1947) impute les phénomènes d'automatisme à la faiblesse de la synthèse psychologique, qui entraîne une désagrégation mentale et un rétrécissement du champ de la conscience. Les actes automatiques résultent de montages psychiques anciens qui se conservent au niveau subconscient et se manifestent en diverses occasions : somnambulisme, distraction, suggestibilité, catalepsie, etc. Au lieu d'un mécanisme caché, c'est un fonctionnement dynamique que dévoile Janet, évaluant sur le terrain de la psychologie expérimentale la pertinence d'un thème kantien, la fonction unifiante de je, dont Emile Boutroux avait tiré une théorie de la puissance qualitative et créatrice de l'esprit en partie reprise par Bergson. La psychologie dynamique du premier Janet a servi de référence, au XXe siècle, à un courant de psychiatrie française marqué par Jean Delay, Henri Ey et Henri Baruk, dans un contexte intellectuel de résistance à la psychanalyse. On montre ici les raisons de cette continuité, en précisant la signification du subconscient et en interrogeant les conceptions épistémologiques du jeune Janet. [résumé d'éditeur]
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