Résumé :
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Des travaux antérieurs ont montré que des sujets recouraient davantage à des croyances sauvages (i.e., des croyances qui ne s'enracinent pas dans un discours institutionnalisé et programmé) pour rendre compte d'un événement inexplicable quand, après avoir été mis en situation de contrôle cognitif, on leur relate cet événement de façon fantastique (versus factuelle). À ce propos, on s'est reporté à un événement considéré comme imprévisible au moment où il s'est produit. Cet événement a ensuite fait l'objet d'explications diverses, fait partie de la mémoire collective et peut désormais être considéré comme un « mythe » : il s'agit de l'attaque du 11 septembre 2001. Pour l'étudier, on a recouru aux mêmes termes que dans les travaux précédents. Cent vingt-six participants ont d'abord été mis en situation de contrôle cognitif (A1 ) ou de non-contrôle cognitif (A2 ). Les uns étaient ensuite exposés à une iconographie d'épure (Tours en blanc et noir, nuage de fumée noire nettement dessinée... : B1 ) ; les autres l'étaient à une iconographie de fantasmagorie (Tours en bleu, vert et jaune, nuages de fumée boursouflés, arrière-fond cotonneux... : B2 ). On a présenté aux participants cinq types d'explications qui, dans l'instant, avaient été envisagées et dont ils devaient évaluer la pertinence : causes mystérieuses, technologiques, sociologiques, typiques de certaines gens, internes aux auteurs probables (préstéréotypes). L'analyse factorielle fait apparaître que l'appel aux causes mystérieuses et aux causes internes est privilégié dans la situation A1 B2 (contrôle cognitif et iconographie fantasmagorique) et qu'il diffère significativement de l'appel aux autres types de causes. [résumé d'auteur]
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