Résumé :
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L'oeuvre du Comte de Lautréamont, Les Chants de Maldoror et Poésies I et II, est repérée avec celle de Mallarmé comme l'avant-garde qui, à la fin du xixe siècle, a révolutionné le langage poétique. Dans leur ouvrage, La distinction de l'autisme, Robert et Rosine Lefort présentent cette oeuvre comme relevant d'une structure autistique, qu'ils définissent selon trois points: la destructivité, l'expulsion de l'Autre et le double dans le réel. Intéressée par cette hypothèse et intriguée par l'étrangeté des Chants de Maldoror, après une étude approfondie de nombreuses recherches qui ont porté sur l'oeuvre et la vie d'Isidore Ducasse, dit Comte de Lautréamont, l'auteur propose l'idée d'un rapprochement entre l'univers de la structure autistique et celui engendré par un clivage du moi, notamment du moi corporel précoce. Dans les Chants de Maldoror, la résurgence récurrente de la mort, du crime et de la mère morte, 'celle qui aime le plus et trahit tôt ou tard', constitue le pivot d'une telle proposition, qui fait lien entre la théorie lacanienne de la structure autistique et la théorie freudienne du clivage du moi. Enfin l'écrit, de par sa 'matérialité abstraite', est présenté à l'instar de la centration sur la sensation comme possible suppléance à un positionnement autistique global ou partiel.[résumé d'auteur]
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