Résumé :
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Bien que soit parfaitement reconnue l'importance des aspects relationnels du soin somatique, on ne propose guère d'accompagnement psychologique aux personnels. On évoque volontiers l'opportunité de 'groupes de parole', mais ils sont rarement mis en œuvre, car la démarche médicale s'accorde mal avec la dimension subjective. Le groupe de parole vise en effet à favoriser l'expression et l'échange des vécus en dehors de tout ordre hiérarchique. Il s'agit d'aider à comprendre les modes de défense des patients et des soignants, pour parvenir à une meilleure distance dans la relation de soin, afin de mieux travailler et d'en souffrir le moins possible. Deux modèles nous guident dans la conduite de ces réunions : la méthode Balint et la pratique de l'analyse de groupe. On peut ainsi observer et entendre beaucoup, ce qui ne signifie pas qu'il faille tout relever et encore moins interpréter. Le cadre institutionnel de ce type de groupe en fixe les limites : c'est un dispositif 'à géométrie variable'. L'intervenant doit abandonner ses modèles et se montrer lui-même participant et disponible, tout en restant prudent à l'égard des commentaires personnels et des appréciations institutionnelles. Nous développons ces questions en les illustrant de quelques exemples, et concluons en précisant les conditions minimales d'existence d'un groupe de parole : une équipe en demande, une hiérarchie ouverte et un intervenant prudent. [résumé d'éditeur]
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