Résumé :
|
L'objectif de cette mise au point est de comparer l'efficacité et la tolérance de l'escitalopram dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs (définis par les critères du DSM IV) à celles du citalopram et de divers autres ISRS et d'un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, la venlafaxine LP. Le principal critère d'efficacité a été la variation du score MADRS total (Montgomery-Åsberg Depression Rating Scale ; 10 items, score de 0 à 60) entre le début et la fin de l'étude, les critères d'efficacité secondaires étant la variation du score HAM-D17 (Hamilton rating scale for Depression-17 items), les scores CGI-S et CGI-I (Clinical Global Impression of Severity et of Improvement), et les taux de réponses (diminution > 50 % du score MADRS) et de rémissions (score MADRS 12), critères de choix pour évaluer l'efficacité thérapeutique d'un traitement antidépresseur. On considère généralement qu'un patient ambulatoire souffre de symptômes dépressifs sévères lorsque son score MADRS initial est > 30. La tolérance a été évaluée en fonction du nombre et du pourcentage d'effets indésirables observés sous traitement, et les effets indésirables liés à l'arrêt progressif du traitement ont été évalués à l'aide de l'échelle DESS (Discontinuation Emergent Signs and Symptoms-43 items). Les analyses ont été effectuées en intention de traiter en utilisant la méthode LOCF (Last Observation Carried Forward). Dans tous les cas, l'efficacité de l'escitalopram s'est révélée au moins équivalente à celle des comparateurs actifs, et la différence d'efficacité par rapport aux comparateurs était d'autant plus marquée que les symptômes dépressifs étaient plus sévères. Sur le plan de la tolérance, la fréquence des événements indésirables survenus sous traitement et celle des arrêts de traitement sont dus à des effets indésirables comparables entre les substances. Cependant la comparaison était le plus souvent favorable au escitalopram même si ces différences n'atteignaient pas toujours la significativité. Dans 2 études comparant le escitalopram et la venlafaxineXR, les arrêts de traitement liés à des effets secondaires ont été moins fréquents sous le escitalopram que sous venlafaxine XR (7,7 % vs 11,2 % et 4,1 % vs 16 % respectivement). Les événements indésirables émergents à l'arrêt du traitement mesurés après une semaine par l'échelle DESS ont été moins fréquents pour le escitalopram que pour la venlafaxine à 8 semaines et pour la paroxétine à 24 semaines. Quant au risque suicidaire, une revue d'essais cliniques portant sur 2 277 patients sous escitalopram et 1 814 patients sous placebo a montré que ce risque était minime et identique dans les deux groupes ; en outre, il n'a été trouvé aucune preuve indiquant que l'escitalopram ait pu susciter un comportement suicidaire comparativement au placebo. Ces résultats suggèrent que l'escitalopram occupe maintenant une place de premier choix dans le traitement pharmacologique des épisodes dépressifs majeurs.[résumé d'auteur]
|