Résumé :
|
Les troubles psychiatriques (TP) du lupus érythémateux disséminé (LED) et du syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) sont fréquents, bien que souvent méconnus. Il s'agit essentiellement de troubles dépressifs majeurs, de troubles cognitifs et de démence. Les troubles psychotiques brefs et les épisodes de delirium, rencontrés dans le LED, sont rares dans le SGS. Les hypothèses étiopathogéniques sont nombreuses : activité directe de la maladie sur le système nerveux central (SNC), effets secondaires de la corticothérapie et des antipaludéens ou réaction anxieuse à une maladie invalidante. Cependant, les recherches en immunologie et en imagerie cérébrale permettent de supposer que les TP sont liés à une vascularite ou une vasculopathie non inflammatoire des petits vaisseaux cérébraux. La prise en charge doit associer au traitement de la maladie causale le traitement spécifique des TP : les corticoïdes et surtout le cyclophosphamide sont efficaces ; les psychotropes doivent être utilisés en évitant, lors du LED, les molécules inductrices de lupus (chlorpromazine, carbamazépine, carbonate de lithium) et, lors du SGS, les molécules à effet anticholinergique pouvant aggraver la sécheresse des muqueuses. La prise en charge psychologique est également indispensable. Les études utilisant des critères diagnostiques standardisés et comparant les sujets atteints d'une de ces pathologies auto-immunes à des groupes témoins ne permettent pas de conclure sur la prévalence réelle des TP dans ces deux pathologies. Toutefois, l'existence de TP dans le LED et le SGS constitue une réalité clinique indiscutable qu'il faut savoir envisager et traiter.[résumé d'auteur]
|