Résumé :
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Le sujet dépendant est envisagé ici comme simple accessoire, ustensile de l'objet interne, sans vie, séparé de ce dernier. En ce sens, la dépendance sera plus implacable que l'addiction. Le sujet peut aller jusqu'à s'annihiler pour que l'objet reste vivant. Annihilation que frôle Igor, un analysant qui s'affirme animal domestique, poisson d'ornement de sa mère, met l'analyste à la place de son objet en confusion avec lui, rapporte des rêves de torture de l'analyste. L'objet interne aimé et ha ï est alors un objet nucléaire, une partie du centre du self, en cohérence avec la conception freudienne des relations d'objet exposée dans “ Deuil et mélancolie ”. En ce sens, l'objet peut être logé comme un autre intériorisé, qui force à chercher le trépas. Ainsi agit la honte pour Hippolyte et pour Phèdre, dans les tragédies éponymes d'Euripide et de Racine. Igor retrouve une période trouble et blanche avec sa mère. On pense à l'inceste : vu du côté de la théorie des relations d'objet, l'acte de l'inceste serait une façon d'écraser l'objet en l'altérisant. Le corps du sujet tombe sur la mère, ou l'inverse. L'inceste serait alors un passage à l'acte mélancolique. Le titre de l'article est emprunté à un rêve de l'analysant de viol de l'empereur. [résumé de l'éditeur]
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