Résumé :
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D'après le DSM IV, le pica est un trouble des conduites alimentaires caractérisé par l'ingestion de substances non nutritives pendant au moins un mois. L'objectif principal de cette étude transversale conduite au Centre Hospitalier Interdépartemental de Clermont-de-l'Oise est d'évaluer la prévalence du pica chez les patients hospitalisés. Les objectifs secondaires consistent à décrire les caractéristiques cliniques et les complications observées, évoquer les prises en charge proposées ainsi que l'évolution. La prévalence retrouvée de 2,44 % peut paraître sous-estimée par rapport aux données de la littérature internationale. Ceci s'explique par le caractère restrictif des critères diagnostiques du DSM IV et par les difficultés à considérer le pica en tant qu'entité nosographique. En effet, le pica représente souvent un diagnostic secondaire associé à d'autres pathologies psychiatriques où prédominent les arriérations mentales profondes. Sur le plan pathogénique, les carences affectives précoces sont au premier plan. En revanche, d'après nos résultats, l'anémie n'apparaît pas comme une cause de pica. Les complications fréquentes, essentiellement digestives, justifient dans 30 % des cas une intervention chirurgicale. En raison de son caractère multifactoriel, la prise en charge s'avère complexe. Les neuroleptiques, largement prescrits à visée symptomatique, donnent au mieux des améliorations transitoires et sont surtout intéressants chez les patients délirants. Les psychothérapies préconisées comportent approches institutionnelles et thérapies d'inspiration comportementale. Malgré le caractère récurrent, l'évolution du pica peut être favorable chez certains patients avec stabilisation, voire disparition des troubles.[résumé d'auteur]
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