Résumé :
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Les psychothérapies comportementales et cognitives constituent actuellement la réponse privilégiée à l'angoisse du sujet phobique. Sa disparition, et plus spécifiquement celle du symptôme, constitue la visée du traitement, et ce sans égard à la structure freudienne. La méthode utilisée repose sur l'exploitation d'un objet qui procède de la logique phobique elle-même, soit l'objet ' contraphobique ' qui correspond au versant phallique de l'objet phobique - dont nous savons qu'il fait lui-même écran à un autre objet que Lacan a qualifié d'objet a, cause du désir. A contrario, la psychanalyse lacanienne considère que le symptôme phobique procède du signifiant et a une utilité : pour l'enfant, il accompagne la structuration du désir et témoigne de son installation, là où, pour l'adulte, il correspond davantage à un effort de construction du fantasme qui s'avère partiellement défaillant et qui ne parvient pas à soutenir le désir. La direction de la cure psychanalytique n'utilise pas la mécanique contraphobique puisqu'elle s'oriente avec l'angoisse. Elle n'étouffe donc pas l'objet a par une positivation systématique du phallus, mais elle opère plutôt une séparation entre les deux de façon à permettre la construction du fantasme sans le recours aux suppléances phobique et contraphobique. Une telle position dans la clinique relève de l'éthique puisque est avant tout prise en compte la dimension de désir d'un sujet dans sa particularité.[résumé d'auteur]
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