Résumé :
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La confrontation effective à la psychose reste toujours une épreuve particulière. Le plus souvent, passé la surprise voire l'inquiétude ou le malaise, elle suscite chez le clinicien la tentation d'une réponse unifiante et rassurante venant apaiser ce qui se présente comme éclatement ou perte de contrôle et proposer un cadre réparateur. Ainsi sur le plan institutionnel, cet abord de la psychose poussera à répondre au morcellement par son envers supposé, c'est-à-dire une unité stable au service d'un projet défini en synthèse. Si cette orientation semble de prime abord s'imposer et si elle peut être pertinente par son caractère contenant, elle reste cependant souvent artificielle et surtout elle néglige la réponse que constitue la psychose comme telle. En fait, dans cette perspective, la maîtrise imaginaire tient lieu de symbolisation. Nous faisons l'hypothèse d'une autre modalité de réponse, incomplète et partielle, respectant le caractère irréductible de la singularité psychotique et misant sur l'expression même de la psychose comme tentative de symbolisation. Depuis la perplexité fréquente du début de la psychose jusqu'à la compréhension absolue du paranoïaque les modalités de construction psychique chez le psychotique sont diverses, mobiles et finalement toujours spécifiques au sujet dans leur présentation concrète. Elles peuvent être considérées comme les ' solutions ' que le sujet dégage selon le moment de sa psychose et servir d'appui à la réponse proposée. La présence peu intentionnelle mais attentive du clinicien et de l'équipe sera nécessaire pour accompagner cette orientation.[résumé d'auteur]
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