Résumé :
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On se propose de montrer ici la fécondité de la notion de l'ipésité ou de soi dans le domaine de la psychopathologie. Les notions de sujet ou de moi auxquelles on a fait appel depuis Descartes pour rendre compte de l'être de l'homme ont conduit à penser ce dernier sur le mode d'un être substantiel et inaltérable. La phylosophie comtemporaine, en particulier avec Heidegger, a au contraire élaboré une tout autre conception de l'homme comme être essentiellement temporel et relationnel. Ce n'est donc pas la présence d'un noyau invariant de la personnalité qui constitue fondamentalement l'être de l'homme, mais c'est au contraire l'ensemble des relations qu'il noue avec le monde et les autres qui le définissent en retour et c'est ce caractère réflexif de l'être de l'homme que connote la notion d'ipséité. Comme le montre à son tour Paul Ricoeur, l'identité de l'être humain est essentiellement une identité narrative, à savoir une identité qui se constitue à travers les aléas d'une histoire. Or c'est précisement cette ouverture et cette structure d'acceuil qu'est l'ipséité qui est profondément altérée dans les psychoses, et c'est cette capacité à se constituer comme un soi à travers la durée et à s'ouvrir ainsi à l'imprévisibilité de l'évènement, qu'il s'agit essentiellement, au moyen de la thérapie, de restaurer.[Résumé d'éditeur]
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