Résumé :
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l'origine de cet article se trouve une étude clinique réalisée au moyen d'entretiens avec trente personnes qui ont eu des enfants à la suite d'une fécondation in vitro. Les résultats de cette étude ont comporté des données linguistiques surprenantes et contradictoires. Après avoir exposé brièvement ces données, le présent article tente de les comprendre en prenant en compte la rupture que signifie la découverte de la fécondation in vitro quant aux schémas conceptuels ayant trait à la reproduction humaine. Les mots servent aux hommes à partager ce qu'ils vivent à propos des choses. Lors de notre étude, les mots se sont dévoilés dans leur puissance évocatrice mais aussi dans leur faiblesse à exprimer le vécu de ces parents : lorsque viennent à manquer ces outils de maîtrise subjective que sont les mots, on est obligé de subir une réalité devenue envahissante car insaisissable. La réflexion développée ici dans une optique diachronique aboutit à une mise en garde contre les conséquences de la colonisation du terrain affectif par des termes médicaux. Paradoxalement, ce n'est cependant que sur la base de cette terminologie scientifique que les parents peuvent recréer les mots susceptibles de transmettre leur vécu singulier. [résumé d'auteur]
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