Résumé :
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Les soignants d'oncologie pédiatrique ont souvent d'importantes difficultés à faire accepter les cathéters veineux centraux à leurs jeunes patients ; de même ceux-ci à le leur dire. Ce double constat, jusque là très rarement étudié, méritait de l'être en raison de ses nombreuses incidences pratiques. Tel est l'objectif de ce travail, réalisé à partir d'observations d'enfants bénéficiant d'un suivi psychologique. Toutes montrent que la pose d'un cathéter veineux central puis son maniement représentent pour eux une atteinte simultanée de l'enveloppe corporelle et psychique. Les fantasmes et les comportements qui s'y rapportent rendent compte de la concomitance entre l'effraction somatique et psychique, mettant en question leur sentiment d'unité de soi et leur rapport aux autres. Ces enfants développent alors des mécanismes spécifiques d'adaptation et de défense. Mais le cathéter veineux central, ouverture entre le dehors et le dedans, peut être aussi pour ces enfants l'occasion d'échanges interpersonnels leur permettant de s'exprimer sur leur maladie et de parler d'eux-mêmes.[résumé d'auteur]
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