Résumé :
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Reprenant le terme ' personnalité schizoïde ' proposé par Kretschmer, Fairbairn, en 1940, tente de dégager les mécanismes sous-jacents à ce type de personnalité. Il élargit ce terme qui recouvre de manière transnosographique de nombreux états, états caractérisés par l'attitude de toute-puissance, de détachement, l'intérêt porté à la réalité interne. Ces états témoignent d'une difficulté à intégrer certaines parties de la personnalité, parties qui restent clivées. Pour Fairbairn, ceci est le résultat d'une fixation au stade oral précoce. Fairbairn en dégage quatre caractéristiques : 1) la tendance à se diriger vers un objet partiel, 2) la prédominance du prendre sur le donner dans le comportement libidinal, 3) le facteur d'incorporation dans le comportement libidinal, 4) le vide de l'objet. En effet, le vide du sein après la tétée peut angoisser si fort l'enfant qu'il croit l'avoir détruit. A un niveau plus objectal, l'enfant qui pense manquer d'amour croit que son amour est destructeur. Cet article de 1940 soulève de nombreuses interrogations : Fairbairn insiste sur le registre oral présent chez des patients que l'on peut penser obsessionnels mais qui seraient plutôt états-limites. La fragilité de la relation orale précoce entraîne un fonctionnement narcissique en vase clos. Le texte de Fairbairn appréhende au plus près du corporel les débuts de la construction d'une intériorité possible. Cet espace intérieur se complexifiera, s'éloignera du fonctionnement de survie de ces patients, comme si la théorie de Fairbairn visait à construire un intérieur psychique pour ces patients, à ' relancer leur auto-érotisme ' (Widlöcher).[résumé d'auteur]
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