Résumé :
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Les croyances en la sorcellerie, que les Africains utilisent couramment pour interpréter leurs souffrances physiques et leurs infortunes, sont une expression de la persécution : « Si j'ai mal, c'est parce qu'une personne proche m'a jeté un mauvais sort. ». L'auteur, ethnologue de terrain et médiateur auprès de familles africaines de la banlieue parisienne en difficulté pour le compte des juges d'enfants, explique dans une première partie comment les Bamiléké du Cameroun se déprennent de cette croyance en passant dans les rites par trois types de dettes, et dans la réalité par trois types de discours : le discours de la persécution, le discours dit de l'incroyance qui banalise l'enjeu des conflits comme peut le faire la plaisanterie, et le discours normatif de la religion grâce auquel les individus se réinsèrent dans l'ordre social. Dans une seconde partie, l'auteur montre comment ce cycle de trois discours peut être utilisé dans une pratique de médiation, afin d'aider les familles africaines à sortir des croyances en la sorcellerie auxquelles elles se raccrochent, lorsque leurs enfants sont en difficulté. Ces changements de discours transposables d'une aire culturelle à une autre s'avèrent ainsi avoir une portée transculturelle.[résumé d'auteur]
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