Résumé :
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Le lien originaire qui existe entre sublimation et narcissisme est un lien qui n'est pas sans danger. Cette étude mettra en relief, à partir de l'oeuvre peint de Nicolas de Staël, la nature d'expériences traumatiques vécues comme autant d'effractions manifestes. Indissolublement lié à la question du corps, le narcissisme est engagé dès le début et en prise avec l'activité sublimatoire considérée par Freud comme étant, elle aussi, originaire. La toile viendrait ici figurer la surface du moi et faire vaciller l'intégrité d'un moi précaire, véritable sujet narcissique. La vie de Nicolas de Staël, tourmentée, violente et traumatisante à ses débuts, est, à ce sujet, des plus illustratives. Tant que la peinture l'aide à vivre, le lien ténu du narcissique au sublimatoire reste suffisamment solide pour maintenir une unité psyché-soma. Mais si l'objet mélancolique vient à se figurer, à faire retour dans le réel de l'espace de la toile, le procès sublimatoire peut rester impuissant à préserver le sujet de ce que Ferenczi nomme un processus d'autodéchirure.[résumé d'auteur]
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