Résumé :
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Au début du xixe siècle, la folie est reconnue comme une affection spécifique que l'on peut et doit traiter. En l'absence de pharmacopée efficace, c'est le lieu même où séjournent les aliénés qui doit agir sur eux comme thérapeutique, venant compléter le traitement moral défini par Philippe Pinel. Ainsi les médecins aliénistes, au premier rang desquels figure Maximilien Parchappe, sont-ils à l'origine d'une architecture asilaire nouvelle, traduction de leur idéal thérapeutique. Mais la réalisation matérielle des asiles ainsi conçus se heurte à de multiples obstacles. La persistance au sein du corps social d'une volonté d'enfermement systématique de tous les inadaptés, l'insuffisance des crédits consacrés à la construction d'asiles nouveaux, le poids de la centralisation constituent autant de freins à la mise en oeuvre effective du programme de construction défini par les médecins aliénistes. Minée par ce contexte, l'architecture psychiatrique française du xixe siècle ne parvient pas dans les faits à atteindre les objectifs thérapeutiques et humanitaires que les aliénistes lui avaient fixés. L'utopie a été dévoyée.[Résumé d'auteur]
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