Résumé :
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Il est maintenant clairement établi que l'activité mentale pendant le sommeil n'est pas l'exclusivité du sommeil paradoxal (SP) : elle peut également prendre place pendant chacun des quatre stades du sommeil non-paradoxal (SNP). Mais l'activité mentale en SNP est-elle ou pas de même nature que celle produite pendant le SP ? La question est encore largement débattue car bien que les récits obtenus après réveil du SNP soient généralement plus courts et plus pauvres, ils rapportent parfois des rêves qui sont indistinguables, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, de ceux rapportés après réveil du SP. L'autre grand débat actuel porte sur les mécanismes cérébraux sous-tendant l'activité onirique. Ce domaine a bénéficié récemment de données nouvelles, issues des études d'imagerie cérébrale fonctionnelle faites pendant le sommeil ou de l'examen de sujets cérébro-lésés incapables de fournir des récits de rêve. Deux théories, fondamentalement différentes, sont actuellement proposées. La première, dans la continuité du modèle « activation-synthèse », défend l'idée que le SP est l'état cérébral optimal pour le rêve; elle postule que les caractéristiques formelles des rêves sont largement déterminées par la distribution régionale de l'activité cérébrale et les caractéristiques neurochimiques du SP. La seconde, par contre, soutient que le rêve est sous-tendu par des circuits neuronaux spécifiques, différents de ceux qui contrôlent le SP ; elle attribue un rôle causal aux systèmes dopaminergiques méso-cortico-limbiques, et donc aux mécanismes motivationnels, dans la production du rêve. [résumé d'éditeur]
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