Résumé :
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Les « sentiments tendres » qui apparaissent chez les patients au cours du traitement psychanalytique ont été qualifiés par Freud d'« amour de transfert ». Cependant, la dépendance qui les caractérise ne semble pas appartenir au registre de l'amour mais à celui de la passion. En partant de l'hypothèse freudienne de la détresse de l'être humain à la naissance, l'auteur souhaite montrer que les premiers liens affectifs vécus par l'enfant sont de nature passionnelle et que la toute-puissance attribuée aux parents, indissociable de la dépendance vitale de l'enfant, fait de cette passion originaire la source de toutes les passions ultérieures. Pour permettre à l'enfant de sortir de cette servitude-idéalisation issue de sa dépendance originaire, la capacité d'amour des parents, c'est-à-dire leur capacité à donner existence à un autre différent de soi, est déterminante. Aussi, dans la situation psychanalytique paraît-il plus exact de parler de passion à propos du transfert et de réserver le terme d'amour à la relation psychanalytique quand elle est fondée sur la reconnaissance de la singularité et de la liberté de l'analysant. [résumé d'éditeur]
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