Résumé :
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Cette enquête s'est déroulée dans un hôpital de jour sur une période de trois ans, et a concerné tous les patients (121) admis. Le but était d'apprécier l'état des patients à la sortie de l'hôpital, de rechercher quels étaient les facteurs de changement, et en particulier de voir l'impact des différents types de soins proposés. Deux évaluations ont été pratiquées, à l'entrée, puis lors de la sortie. Les questionnaires utilisés ont été pour la plupart des instruments anglo-saxons validés (HSRS of Luborsky, Helping alliance) ainsi que deux instruments mis au point dans notre équipe : le profil d'évaluation clinique (PEC) et l'échelle d'engagement. Les résultats ont d'abord un intérêt descriptif, concernant l'état de la clientèle à l'arrivée, mais aussi son évolution. Mais surtout, l'étude des facteurs de changement montre que si, comme dans la plupart des études, la gravité initiale et la qualité de la relation thérapeutique sont des facteurs importants, en revanche, l'évaluation du degré d'engagement des patients dans les divers types de soins proposés revêt un intérêt supplémentaire. Il permet, en effet, à condition de travailler sur des sous-groupes homogènes de patients (déterminés à l'aide de la CIM 9), de montrer que, selon le type de pathologie, ce ne sont pas les mêmes approches thérapeutiques qui sont en relation avec des résultats favorables. Ainsi, les patients porteurs de troubles de la personnalité, à l'inverse des patients névrotiques, bénéficieraient surtout d'approches groupales. Pour les patients schizophrènes, c'est l'engagement dans l'institution qui paraît le plus déterminant. Ainsi, l'intérêt principal de ce travail est de s'inscrire en faux contre une des principales conclusions des travaux anglo-saxons de ces quarante dernières années (désignée sous le nom de paradoxe de l'équivalence ») et selon laquelle toutes les psychothérapies seraient équivalentes, la différence entre celles suivies d'effets favorables et les autres ne s'expliquant que par des éléments non spécifiques (qualité de la relation thérapeutique, motivations...). Il apparaît, d'après nos résultats, que pour peu qu'on travaille sur des sous-groupes homogènes de patients et qu'on ne prenne pas en compte uniquement des données dures (fait d'avoir tel type d'approche) mais des données subjectives (engagement dans le soin), il est tout à fait possible de différencier les effets des diverses approches psychothérapiques du soin.
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